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LES DEUX NOBLES PARENTS.

Entre le galant.
LE GALANT, au geôlier.

— Hélas ! monsieur, où est votre fille ?

le geôlier.

Pourquoi cette question ?

le galant.

— Ah ! monsieur, quand l’avez-vous vue ?

deuxième ami.

Quelle mine il a !

le geôlier.

Ce matin.

le galant.

— Était-elle bien ? Était-elle en bonne santé, monsieur ? — Quand a-t-elle dormi ?

premier ami.

Voilà d’étranges questions.

le geôlier.

— Je ne crois pas qu’elle fût très-bien ; car, maintenant — que vous m’y faites penser, aujourd’hui même — je lui ai adressé diverses questions, et elle m’a répondu — d’une façon si inusitée, si puérile, — si niaise, qu’on eût dit une folle, — une innocente ! et j’étais fort en colère. — Mais qu’avez-vous à dire d’elle, monsieur ?

le galant.

Rien, sinon que je la plains ; — mais il faudra bien que vous l’appreniez, et autant vaut que ce soit par moi — que par un autre moins attaché à elle.

le geôlier.

— Eh bien, monsieur ?

premier ami.

Elle n’est donc pas parfaitement ?

deuxième ami.

Pas bien ?