Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
122
PÉRICLÈS.

dionysa.

— Je vous quitte, ma chère dame, pour un moment ; — marchez doucement, je vous prie ; ne vous échauffez pas le sang. — Ah ! c’est qu’il faut que j’aie soin de vous.

marina.

Merci, chère madame.

Dionysa sort.

— Est-ce le vent d’ouest qui souffle ?

léonin.

Le vent du sud-ouest.

marina.

— Quand je suis née, le vent était nord.

léonin.

Vraiment ?

marina.

— Mon père, m’a dit ma nourrice, n’avait pas peur ; — Braves marins ! criait-il aux matelots, et il écorchait — ses royales mains à haler les cordages ; — cramponné à un mât, il reçoit un coup de mer — qui crève presque le pont, et des hunes — enlève un mousse. Ah ! dit-il, — tu veux t’en aller ! et, se laissant tomber avec art, — les voilà tous qui dégringolent de l’avant à l’arrière ; le bosseman siffle, — le patron appelle, et triple la confusion.

léonin.

— Et quand cela a-t-il eu lieu ?

marina.

Quand je suis née. — Jamais les vagues ni le vent n’ont été plus violents.

léonin.

— Allons, dites vite vos prières.

marina.

Que voulez-vous dire ?

léonin.

— S’il vous faut un petit moment pour prier, — je vous