Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/126

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PÉRICLÈS.

la maquerelle.

Et puis vous vivrez en joie.

marina.

Non.

la maquerelle.

Si fait, ma foi, et vous tâterez des gentilshommes de toutes sortes. Vous aurez du plaisir ; vous connaîtrez les différences de tous les tempéraments. Quoi ! vous vous bouchez les oreilles !

marina.

Êtes-vous une femme ?

la maquerelle.

Que voulez-vous que je sois, si je ne suis pas une femme ?

marina.

Soyez une honnête femme, ou ne soyez plus une femme.

la maquerelle.

Morbleu ! te faut-il le fouet, petite sotte ? Je sens que j’aurai fort à faire avec vous. Allons, vous êtes une jeune niaise, et il faut que vous vous pliiez à tout ce que je voudrai.

marina.

Que les dieux me protègent !

la maquerelle.

S’il plaît aux dieux que vous soyez protégée par des hommes, en bien, il y aura des hommes pour vous consoler, des hommes pour vous nourrir, des hommes pour vous mettre en train… Boult est de retour.

Entre Boult.

Eh bien, mon cher, l’as-tu bien criée par le marché ?

boult.

J’ai crié presque jusqu’au nombre de ses cheveux ; j’ai fait son portrait de vive voix.