Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/140

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PÉRICLÈS.

elle l’a renvoyé aussi froid qu’une boule de neige, et disant ses prières encore !

la maquerelle.

Boult, emmène-la ; traite-la à ta guise : brise la glace de sa virginité, et rends le reste malléable !

boult.

Quand elle serait la pièce de terre la plus hérissée d’épines, elle va être labourée.

marina.

Écoutez, écoutez, vous, dieux !

la maquerelle.

Elle conjure ! hors d’ici la sorcière ! Que je voudrais qu’elle ne fût jamais entrée céans ! Peste soit de vous ! Elle est née pour nous perdre. Ah ! vous ne voulez pas passer par où passent toutes les femmes !… Mais voyez donc, morbleu ! le beau plat de chasteté, garni de romarin et de laurier (2) !

Elle sort.
boult.

Allons, ma petite dame, venez avec moi.

marina.

Que voulez-vous de moi ?

boult.

Vous prendre le joyau que vous estimez si cher.

marina.

Dis-moi une chose, je te prie.

boult.

Voyons votre chose.

marina.

Que souhaiterais-tu à ton ennemi ?

boult.

Eh bien, je lui souhaiterais d’être mon maître, ou plutôt ma maîtresse.