Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/150

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PÉRICLÈS.

périclès.

Comment ! tu es fille de roi ! — et tu t’appelles Marina !

marina.

Vous avez dit que vous me croiriez ; — mais, pour ne plus troubler votre repos, — je vais en rester là.

périclès.

Mais êtes-vous de chair et de sang ? — Votre pouls bat-il ? n’êtes-vous pas une fée ? — une illusion ?… Allons ! parlez encore. Où êtes-vous née ? — Et pourquoi vous appelez-vous Marina ?

marina.

J’ai été appelée Marina, — parce que je suis née en mer.

périclès.

En mer !… Et quelle était ta mère ?

marina.

— Ma mère était la fille d’un roi, — qui est morte à la minute même où je suis née, — ainsi que ma bonne nourrice Lychorida me l’a souvent — raconté en pleurant.

périclès.

Oh ! arrête un peu !

À part.

— Voilà bien le plus étrange rêve dont jamais l’épais sommeil — ait leurré un triste insensé : cela ne peut être. — Ma fille est enterrée !

Haut.

Bien. Où avez-vous été élevée ? — J’écouterai votre histoire jusqu’au bout, — sans jamais vous interrompre.

marina.

— Vous aurez peine à me croire ; je ferais mieux de m’arrêter.

périclès.

— Je croirai, jusqu’à la dernière syllabe, — ce que vous