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SCÈNE IX.

SCÈNE IX.
[Le camp anglais devant Calais.]
Entrent le roi Édouard et Derby, avec des troupes.
édouard.

— Puisqu’ils repoussent nos offres d’alliance, milord, — puisqu’ils ne veulent pas ouvrir leurs portes et nous laisser entrer, — nous allons les investir de tous côtés, — pour que ni vivres ni renforts — ne puissent venir au secours de cette ville maudite. — La famine combattra à défaut de nos épées.

derby.

— Le renfort promis, qui les faisait résister, — est maintenant en pleine retraite et s’est dirigé d’un autre côté. — Ils se repentiront de leur obstination.

Entrent quelques malheureux Français.

— Mais qui sont ces pauvres gueux déguenillés, milord ?

édouard.

— Demandez qui ils sont ; il semble qu’ils viennent de Calais.

derby.

— Ô vous, misérables effigies du désespoir et du malheur, — qui êtes-vous ? Des vivants, ou des spectres — échappés du tombeau pour errer sur la terre ?

premier français.

— Nous ne sommes pas des spectres ; milord, mais des hommes qui vivent d’une vie — bien pire que le tranquille repos de la mort : — nous sommes de pauvres habitants en détresse, — qui sont depuis longtemps en proie à la ma-