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ARDEN DE FEVERSHAM.

ment fermée ! — Frappe avec ton épée : le maroufle entendra peut-être.

shakebag.

— Oh ! non ! Le drôle au foie livide est allé se coucher — et s’est gaussé de nous deux.

blackwill.

— Il me paiera cher cette plaisanterie, plus cher — que n’a jamais coûté à un poltron une farce aussi chétive ! — Puisse cette épée ne jamais m’assister en cas de besoin, — puisse-t-elle, après ce serment, être dévorée par la rouille, — si, la première fois que je rencontre le rustre, — je ne lui fais pas sauter une jambe, un bras, ou tous les deux !

shakebag.

— Et moi, puissé-je ne jamais tirer l’épée — avec succès dans les pénombres du crépuscule, — quand je voudrai dévaliser le voyageur cossu, — puissé-je être jeté et languir dans une fosse infecte, — exposé aux malédictions et aux crachats des passants, — et mourir ainsi sans trouver de pitié, — si, la première fois que je rencontre le maroufle, — je ne lui coupe le nez, à ce lâche, — et si je ne le foule pas aux pieds pour sa vilenie !

blackwill.

— Allons à la recherche de Greene. Je suis sûr qu’il va pester.

shakebag.

— Ce serait un pleutre, s’il ne pestait, pas. — Être ainsi bafoué par un maroufle, — ça ferait pester, au milieu même de ses enfants, un rustre, — qui n’aurait encore osé dire que oui et non !

blackwill.

— Shakebag, allons chercher Greene. Puis, dans la matinée, — du cabaret contigu à la maison d’Arden, — tu épieras la sortie de ce mâtin essorillé, — et alors laisse-moi l’arranger.

Ils sortent.