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SCÈNE X.

SCÈNE X.
[Feversham. La maison d’Arden.]
Le jour se lève. Entrent Arden, Alice, Francklin et Michel.
arden.

— Voyez comme les heures, gardiennes des portes du ciel, — ont balayé les sombres nuages, — en sorte que le soleil puisse bien distinguer le sentier battu — où il a coutume de guider son char d’or. — Le temps est propice. Allons, Francklin, partons.

alice.

— Je croyais que vous aviez en tête quelque partie de chasse, — en abrégeant ainsi le moment du repos.

arden.

— Ce n’est pas la chasse qui m’a fait lever de si bonne heure ; — mais, comme je te l’ai dit hier, je dois aller à l’île de Sheppy — pour y dîner chez milord Cheiny, — qui vient de m’inviter d’une façon pressante.

alice.

— Oui, les bons maris comme vous manquent rarement d’excuse. — L’intérieur est un tracas pour une humeur vagabonde. — Il fut un temps, plût à Dieu qu’il ne fût pas passé ! — où ni honneur, ni titre, ni invitation seigneuriale — n’eût pu vous arracher de mes bras. — Est-ce mon mérite ou votre bienveillance qui a baissé ? — ou l’un et l’autre ?… Toujours est-il que, si le véritable amour peut passer pour un mérite, — je suis toujours digne de votre compagnie.

francklin.

— Ah ! je vous en prie, monsieur, laissez-la venir avec