Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/136

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SCÈNE II.

— et qui le remplit du pèle-mêle de la bâtardise ? — Il y a maintenant sur terre des légions de mendiants — qui tirent leur origine des rois, — et il est plus d’un monarque aujourd’hui dont les pères ont été — la canaille de leur âge. Car le temps et la fortune — épuisent une noble race jusqu’à la misère — et élèvent leurs favoris du fumier — au pouvoir. Et voyez, aux yeux du monde étonné, — c’est toujours le même courant — qui, sous le nom de destinée, — apparaît de nouveau à chacun de ses détours. — La Tamise qui passe à notre porte — est étroite et basse à son commencement, — mais, en suivant son cours, elle devient une mer. — Et de même Wolsey, le prodige de notre siècle, — est d’aussi humble naissance que moi, lui, le fils d’un boucher, — et maintenant qui est plus grand que lui dans ce pays ? — Courage donc, Cromwell, et dis à ton âme — que tu peux vivre pour fleurir et commander.

Entre le vieux Cromwell.
le vieux cromwell.

Tom Cromwell ! eh bien ! Tom, entendez-vous ?

cromwell.

Vous m’appelez, monsieur ?

le vieux cromwell.

Voici maître Bowser qui est venu pour savoir si vous avez terminé, ou non, sa pétition aux lords du conseil ?

cromwell.

Oui, père. Ayez la bonté de le faire entrer.

le vieux cromwell.

Voilà qui est bien dit, Tom. Vous êtes un bon garçon, Tom !

Entre maître Bowser.
bowser.

— Eh bien, maître Cromwell, avez-vous terminé ma pétition ?