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LA VIE ET LA MORT DE THOMAS CROMWELL.

bagot.

— Eh bien, attendez-vous à le voir incontinent ; — car je l’ai fait arrêter à votre requête, — et on va l’amener ici tout à l’heure.

friskibal.

— Arrêter à ma requête ? Vous avez eu tort. — Je sais que ses embarras sont tels — qu’il ne peut pas payer ce qu’il me doit. — Si cette arrestation était connue, ce serait un homme perdu.

bagot.

— C’est votre bon cœur qui vous fait penser ainsi. — Mais vous êtes dans une grande erreur sur le compte de Banister. — Il est capable, voyez-vous, de se mettre en faillite pour la forme, — et alors, à ceux auxquels il doit mille livres — il en paiera cent à peine. Oh ! monsieur ! défiez-vous de lui ! — C’est un débauché, un homme adonné au jeu et aux filles ; — il dépense tout ce qu’il a avec des gourgandines. — Il n’y a pas de miséricorde à avoir pitié de lui. — Je vous dis sur lui la vérité, en raison uniquement — de l’affection que je vous porte.

friskibal.

— S’il en est ainsi, il m’a bien trompé ; — et, pour traiter un pareil homme comme il le mérite, — la sévérité vaut mieux que l’excès de douceur. — Mais voici maître Banister en personne, — et avec lui, ce me semble, deux exempts.

Entrent Banister, mistress Banister, et deux exempts.
banister.

— Ah ! monsieur Friskibal, vous m’avez perdu. — Ma fortune était déjà presque à bas, — mais vous venez de lui porter le dernier coup.

mistress banister.

— Oh ! monsieur, prenez en pitié la situation de mon