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SCÈNE X.

et ils suçaient le pauvre. — Voyez, ce qu’ils possédaient est désormais entre les mains du roi Henry ; — toutes les richesses qu’il en tire étaient naguère enfouies dans les terres des abbayes.

gardiner.

— Ce sont là, en effet, les raisons alléguées par vous, milord. — Mais Dieu sait que les enfants encore à naître — maudiront l’époque où les abbayes ont été abattues. — Je vous le demande, qu’est devenue l’hospitalité ? — Où désormais les pauvres en détresse pourront-ils aller — réclamer du secours ou reposer leurs os, — quand la fatigue du voyage les accablera ? — Au lieu des hommes religieux qui les eussent recueillis, — ils trouveront un dogue qui les tiendra à distance. — Et mille, mille maux encore…

norfolk.

— Ô milord, assez ! À quoi bon se plaindre — de l’irréparable ?

cromwell.

— Eh bien, nous rendons-nous au conseil ?

norfolk.

— Nous vous suivons, milord. Passez devant, de grâce.

Entre le vieux Cromwell, habillé en fermier.
le vieux cromwell.

Comment ! un Cromwell — fait lord gardien du sceau privé, depuis que j’ai quitté Putney, — et me suis établi dans l’Yorkshire ? Je n’ai jamais appris meilleure nouvelle. — Il faut que je voie ce Cromwell, coûte que coûte.

CROMWELL, reconnaissant son père.

— Mon vénérable père ! Cérémonie, arrière ! — C’est à genoux, père, que j’implore votre bénédiction.

Il s’agenouille devant son père, qui l’embrasse, puis se relève.

— Qu’un de mes serviteurs le conduise chez moi. — Là, nous causerons plus à notre aise.