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LA VIE ET LA MORT DE THOMAS CROMWELL.

deuxième citoyen.

Erreur, monsieur ! — C’est justement la faveur et le crédit dont il jouissait près du roi — qui lui ont fait tant d’ennemis. — Celui qui veut vivre sûrement à la cour — ne doit pas être grand, sous peine d’être envié. — L’arbrisseau est à l’abri quand le cèdre tremble. — Ceux que le roi préfère à tous les autres — n’en excitent que plus de jalousie.

premier citoyen.

— Quel malheur que ce noble seigneur tombe ! — il a fait tant d’actions charitables !

deuxième citoyen.

— C’est vrai. Et pourtant, vous voyez cela dans toutes les conditions, — il n’est pas un homme parfait qui n’excite quelque haine ; — et ceux qui tout à l’heure lui souriaient en face — sont les premiers à lui faire tort. — Voyons, allez-vous à la cour ?

premier citoyen.

— J’irai n’importe où pour apprendre les nouvelles — et savoir comment les hommes apprécieront ce qui arrive à Cromwell.

deuxième citoyen.

— Les uns parleront de lui durement, les autres avec pitié. — Allez à la cour ; moi, j’irai dans la cité. — Je suis sûr là d’en apprendre plus long que vous.

premier citoyen.

— Eh bien, c’est dit. Nous nous retrouverons tout à l’heure.

Ils sortent.