Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/220

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SCÈNE I.

que tu possèdes vingt livres sterling ; va dans Birching-Lane ; achète-toi une livrée, et tu iras à cheval avec moi à la foire de Croydon.

le père flowerdale.

Je vous remercie, monsieur, je vous accompagnerai.

mathieu.

Eh bien, mon oncle, d’ici à une heure je puis compter sur vous ?

l’oncle flowerdale.

Oui, mon neveu.

mathieu, à son père.

Tu t’appelles Christophe ?

le père flowerdale.

Oui, monsieur.

mathieu.

Eh bien, va te préparer… À tantôt, mon oncle.

Il sort.
l’oncle flowerdale.

Frère, comment trouvez-vous votre fils ?

le père flowerdale.

— Ma foi, frère, il me fait l’effet d’un poulain indompté — ou d’un faucon qui n’a jamais été dressé au leurre ; — l’un doit être maîtrisé avec un mords de fer, — l’autre doit être tenu en éveil, sous peine de rester sauvage. — Ainsi est mon fils ; ainsi soit-il quelque temps encore ! — Car l’expérience est l’ennemie mortelle de la folie. — Je veux être complaisant pour sa jeunesse. La jeunesse doit avoir son cours ; — trop sévèrement contrariée, elle devient dix fois pire. — Sa prodigalité, sa dissipation, tous ses défauts — peuvent être corrigés par le temps, et alors il sera guéri de son extravagance.

Ils sortent.