Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/249

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LE PRODIGUE DE LONDRES.

gne — suffisent à peine à trois ans de prodigalité ; les héritiers dépensent sans se soucier — de ce qui adviendra quand ils n’auront plus d’argent ; — lorsqu’ils songent à l’économie, il est déjà trop tard. — J’ai ouï dire que la vanité et la ruine s’embrassaient, — et qu’alors le repentir s’écriait : Ah ! si j’avais su !

civette.

Vous parlez bien, sœur Délia, vous parlez bien ; mais je compte vivre dans les limites de mes ressources ; car, voyez vous, mon parti en est pris ; je donnerai à ma femme sa coiffe française et son coche ; j’entretiendrai un couple de chevaux hongres et une paire de lévriers ; et voilà tout ce que je ferai.

délia.

Et vous ferez tout cela avec quarante livres de revenu !

civette.

Oui, et avec quelque chose de plus, ma sœur.

francis.

Vous oubliez, ma sœur, les produits du hâvre de Cornard.

civette.

Au fait, je n’y pensais plus, Francis. Je te les abandonnerai pour tes épingles.

délia.

Et vous ne garderez pour vous que les cornes… Mon Dieu ! en dépit de tout le monde, les imbéciles auront toujours des ressources… Allons, mon frère, voulez-vous rentrer ? Le dîner nous attend.

civette.

Oui, ma bonne sœur, bien volontiers.

francis.

Oui, ma foi, Tom, car j’ai grand appétit.

civette.

Et moi, aussi, bien aimée Francis.