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SCÈNE IX.

mathieu.

Vous dites vrai.

lancelot.

J’ai ouï dire que vous étiez un mauvais sujet ; je l’ai cru.

mathieu.

C’était juste, c’était inévitable.

lancelot.

Mais j’ai vu récemment en vous quelque chose qui m’a confirmé dans la secrète estime que j’avais pour vous.

mathieu.

Ma foi, monsieur, je suis bien sûr de ne vous avoir jamais fait de mal : — au contraire, je vous ai fait du bien, à vous et aux vôtres ; — vous l’ignorez, j’en suis sûr, et ma volonté — est que vous ne le sachiez pas.

lancelot.

Oui, votre volonté suprême.

mathieu.

Oui, ma volonté suprême, monsieur. Morbleu ! connaîtriez-vous mes volontés suprêmes ? En ce cas, monsieur, on aurait trompé ma confiance.

lancelot.

Allez, maître Flowerdale, je sais ce que je sais ; — et je sais, par la connaissance que j’ai de moi-même, — que je vous aime véritablement. Quant à ma fille, — elle est à vous. Si vous préférez un mariage — à une querelle, laissez de côté toutes ces arguties d’honneur — et venez avec moi. Et, au lieu de vous battre à mort, — vous vous marrierez à une aimable dame.

mathieu.

Oui, mais, sir Lancelot…

lancelot.

Si vous n’acceptez pas mon offre, soyez sûr que je m’arrangerai pour empêcher la rencontre.