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LE PRODIGUE DE LONDRES.

mathieu.

Oui, mais écoutez-moi, sir Lancelot !

lancelot.

Non, n’insistez pas sur un faux point d’honneur ; c’est le mobile le plus vicieux, le plus vain, le plus frivole. Votre affaire est d’épouser ma fille ; donnez-moi donc immédiatement votre parole de l’épouser ; je vais préparer la donzelle. Décidez-vous, ou maintenant, ou jamais.

mathieu.

Vous me mettez donc au pied du mur ?

lancelot.

Oui, par le ciel ! prenez-moi vite au mot, ou vous ne m’y prendrez plus ; et, au lieu de nous unir, comme je le rêvais, nous nous séparerons… Sur ce, adieu pour toujours.

mathieu.

Arrêtez. Advienne que pourra, mon amour domine tout. J’irai.

lancelot.

Je vous attends. À tantôt donc.

Sortent Lancelot et Girouette.
le père flowerdale.

Maintenant, monsieur, qu’allons-nous faire pour les habits de noces ?

mathieu.

Par la messe, c’est juste. Assiste-moi encore, Christophe, — et, le mariage conclu, nous t’indemniserons.

le père flowerdale.

— C’est bien, il suffit. Préparez-vous pour votre fiancée. — Quoi qu’il advienne, les habits ne vous manqueront pas.

mathieu.

— Et, dès qu’une fois j’aurai la dot, tu verras ! — Nous passerons bien des heures en joie. — Quant à cette fille,