Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/269

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LE PRODIGUE DE LONDRES.

mathieu.

— Si elle y consent ! Sangdieu ! il faudra bien qu’elle y consente, — bon gré, malgré !… Cette pleurnicheuse me suivre ! fi donc ! — Retourne auprès de ton père, ce crasseux, ce rustre ; — obtiens de lui ta dot, ou ne parais jamais devant moi.

le père flowerdale.

— Monsieur, elle a abandonné son père et tous ses amis pour vous.

mathieu.

— Va te faire pendre, ainsi que ton père et tous ses amis.

le père flowerdale.

— Au moins, défaites-vous de quelque chose en sa faveur, pour qu’elle se procure un gîte.

mathieu.

Oui, je veux bien me défaire d’elle et de toi ; mais, si je me défais d’un seul de ses anges, je veux être pendu au premier poteau. J’aimerais mieux en faire ce que j’ai fait d’un millier de leurs pareils, les jeter sur un coup de dé.

le père flowerdale.

— Eh bien, sache la vérité, enfant dégénéré ; — tu avais un père qui aurait rougi de toi.

mathieu.

— Mon père était un âne, un vieil âne.

le père flowerdale.

— Ton père ! impudent coquin ! — Eh quoi ! vous vous mettez en garde ! eh bien, je me battrai avec vous.

luce.

— Mon bon monsieur, laissez-le dire.

le père flowerdale.

— Si cette femme éplorée ne se pendait pas à moi, — je t’apprendrais ce qu’il en coûte d’offenser ton père. — Va au diable, mendie, souffre de la faim ! Joue aux dés, et,