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SCÈNE X.

quand tu auras tout perdu, — sois pris de désespoir et pends-toi.

luce.

Oh ! ne le maudissez pas.

le père flowerdale.

— Je ne le maudis pas ; mais prier pour lui serait chose vaine. — Je suis désolé qu’il porte le nom de son père.

mathieu.

— C’est bon, vieux coquin ; je te retrouverai. — Maraud, décampe, je ne te retournerai pas ta livrée — par-dessus tes oreilles, parce que tu l’as payée, — mais ne te sers plus de mon nom, maraud, — tu m’entends ! Fais-y attention, — ne te sers plus de mon nom, je te le conseille.

le père flowerdale.

— Rendez-moi les vingt livres que je vous ai prêtées, — ou donnez-moi une garantie de leur remboursement.

mathieu.

— Je ne te rendrai pas un penny, — et, pour une garantie, je ne t’en donnerai pas. — Petiote, ne me suivez pas ; faites-y attention, ne me suivez pas. — Si vous me suivez, mendiante, je vous casse le nez.

luce.

Hélas ! que vais-je devenir ?

mathieu.

— Eh bien, fais-toi putain ; c’est un bon métier ; — et peut-être qu’ainsi je te verrai de temps en temps.

luce.

— Hélas ! pourquoi suis-je venue au monde ?

le père flowerdale.

— Chère madame, ne pleurez pas ; je m’attacherai à vous.

luce.

— Mon Dieu ! je ne sais plus que faire, mon ami. — Mon père et ma famille m’ont repoussée ; — et moi, mal-