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SCÈNE XIV.

liard. — Je m’étonne, maître Flowerdale, — que vous vous ruiniez aussi étourdiment. — Eh quoi ! vous perdriez en une heure plus d’argent — qu’un honnête homme n’en dépense en un an. — Par pudeur ! adonnez-vous à quelque honnête métier, — et ne vivez pas ainsi comme un vagabond.

Sortent Dick et Ralph.
mathieu.

— Un vagabond, en effet ! Et vous n’en êtes que plus coquins !… — Eux qui ont été les premiers à me dépouiller, ils me donnent des conseils à présent ! — Ces démons-là m’ont réduit à l’état où je suis, — et ils sont les premiers à m’outrager ! — Non loin d’ici demeure une gourgandine — que j’ai, tout le premier, habillée de satin. — Elle n’a pas une dent dans la bouche, — qui ne m’ait coûté au moins vingt livres sterling. — Maintenant que je n’ai plus d’argent, je vais lui faire visite. — c’est ici, je crois, que demeure la donzelle.

Il frappe vivement à la porte d’une maison.

— Holà ! mistress Abricot est-elle chez elle ?

Paraît sur le seuil un Ruffian.
le ruffian.

— Quel est l’impertinent drôle qui frappe si hardiment ? — Ah ! c’est vous, vieux prodigue ! vous voilà donc ! — Un gaillard qui s’est fait filou de par la ville. — Ma maîtresse vous a vu, et elle vous fait dire par moi — que vous ayez à déguerpir au plus vite ; — sinon, vous recevrez d’elle un compliment de bienvenue — qui ne vous plaira guère. Vous ferez donc bien de détaler.

Le ruffian referme la porte et disparaît.
mathieu.

— Oui, voilà ce qui devait arriver ! Étant pauvre, — tu devais être ainsi traité par une vile putain fardée. — Soit !