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LE PRODIGUE DE LONDRES.

— ce n’était qu’une intrigue pour obtenir la fille de sir Lancelot. — Pardieu ! je ne vous ai jamais voulu de mal.

olivier.

Et où est ta femme, ta noble femme, misérable ? Où est-elle, senapan ? Hein !

mathieu.

Sur ma parole, maître Olivier, elle est malade, très-malade. Le ciel m’en soit témoin, je ne sais que faire pour elle, la chère femme !

olivier.

Dis-moi la vérité ; est-elle malade ? Dis-moi la vérité, ze te le conseille.

mathieu.

Oui, sur ma foi, je vous dis la vérité, maître Olivier… Si seulement vous vouliez me rendre le petit service de me prêter quarante shillings… Que Dieu me damne, si je ne vous les rends pas aussitôt que — mes moyens me le permettront !… Foi de gentleman !

olivier.

Tu dis donc que ta femme est malade. Tiens, voici quarante sillings… Donne-les à ta femme, aie soin de les lui donner, ou ze t’étrille, comme tu n’as zamais été étrillé depuis sept ans ! Fais-y attention.

arthur.

En vérité, maître Olivier, vous avez tort de lui donner cela pour sa femme. Il ne pense pas à elle.

olivier.

C’est bon ! si ze m’aperçois qu’il m’a zoué !…

mathieu.

Je vous dis la vérité, sir Arthur, foi de gentleman.

olivier.

C’est bon. Adieu, maraud. Venez, sir Arthur.

Olivier et sir Arthur sortent.