Fillette, il a tué sa femme.
Sa femme ! ce serait mal, mais ce n’est pas prouvé.
Ne vous accrochez pas à lui, donzelle ; si vous vous entêtez, je vous fais enfermer avec lui.
Emmenez-moi partout où vous l’emmènerez. — Il m’a dit qu’il m’aimait de tout son cœur.
— Quoi ! l’on emmène ma servante en prison ! Tom, le souffrirez-vous ?
— Non. Pardon, mon père, cette fille n’est point une vagabonde. — Elle est la femme de chambre de ma femme, et aussi honnête — que le front du plus honnête homme.
— Allons donc ! vous êtes des dupes tous les deux. — Je gage, mon gendre, que c’est une supercherie. — C’est quelque fine coureuse qui vous a été présentée, — sans doute pour vous voler votre argenterie et vos bijoux. — Je vais vous faire mener en prison, catin !
— Je ne suis pas une catin, ni une étrangère ! — Et ni lui, ni moi, nous n’irons en prison… — Me reconnaissez vous, maintenant ? Allons, ne restez pas ébahis. — Mon père, je sais que je vous ai offensé ; — et, quoique le devoir n’invite à plier le genou — devant vous avec la plus respectueuse soumission, — c’est de ce côté que je me tourne, pour mettre aux pieds de mon époux — mon amour, mon respect et mon obéissance.