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SCÈNE II.

est dans la nature de ce siècle de multiplier les créatures que la rouerie peut exploiter.

escarmouche.

Oui, toujours de nouveaux fous, toujours de fraîches dupes ! Oh ! prodigieux !

george.

Parfait ! parfait ! excellent !

escarmouche.

Mais qu’entendez-vous par enchantement ?

george.

Ma mémoire me suggère heureusement un admirable sujet à tondre. Cette veuve, que j’ai vue tout récemment, dans son jardin, pleurer la mort de son mari ! Assurément c’est une âme larmoyante, et, à l’heure qu’il est, la moitié de sa douleur a dû lui couler des yeux. Un stratagème habilement mené pourrait réussir sur elle. C’est décidé, je lui réserve mon premier essai.

escarmouche.

Vous avez me voix, George.

george.

C’est une bécasse pour son frère, une imbécile pour son fils et une guenon pour sa fille cadette. Je les ai entendus tous l’un après l’autre, et je vais combiner mon plan d’après leurs paroles. Toi, mon vieux Pierre Escarmouche, tu seras mon second dans tous les stratagèmes.

escarmouche.

Comptez sur moi, George ; seulement il faut que vous m’appreniez à enchanter.

george.

Peuh ! je ferai ton éducation, Pierre.

Entre le capitaine Futile ; il traverse la scène entouré de gardes.

— Eh bien ! qui est-ce donc ?