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SCÈNE IV.

le capitaine, à part.

Voilà une double torture, à présent… Ce dévot imbécile m’agace plus que mon emprisonnement.

Bas au caporal.

Quelle idée avez-vous eue, caporal, de le remorquer jusqu’ici ?

le caporal, bas au capitaine.

Qui ? lui ! Il va te secourir et te tirer du besoin. Je l’y forcerai bien.

le capitaine, bas au caporal.

Fi ! que de paroles perdues ! Lui ! me tirer du besoin ! J’attendrai de la pitié d’un usurier le jour où mon billet sera protesté, de l’indulgence d’un juge le jour où je n’aurai plus le sou, j’attendrai de la charité du diable même, avant d’attendre du bien d’un puritain. J’espérerai un secours de cet homme quand Lucifer sera restauré dans les honneurs de sa race et rappelé au ciel.

nicolas, à part.

Je gage que mon parent parle de moi, car mon oreille gauche me tinte effroyablement.

george, bas au capitaine.

Capitaine, quel est cet être-là ? Il a l’air d’un singe par en haut, et d’une grue par en bas.

le capitaine, bas à George.

Peuh ! un imbécile ! un cousin à moi. Je puis remercier Dieu de ce parent-là !

george, bas au capitaine.

Eh ! il n’en sera que plus facile à attraper. Tu changeras d’habit avec lui, et tu le laisseras ici, et ainsi…

le capitaine, bas à George.

Allons donc ! je viens justement de le dépeindre à mon caporal ; il se damnerait plutôt que de me rendre un pareil service.