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SCÈNE IV.

nicolas, au capitaine.

Je serais bien charmé, cousin, si mes services, comme on dit, pouvaient…

Il s’arrête court.
george, bas au capitaine.

Eh ! vous le voyez, voilà déjà qu’il vous offre bêtement ses services.

le capitaine, bas à George.

Oui, voilà le diable ! que ne me les offre-t-il avec esprit !

nicolas.

En vérité, là, tout de bon, cousin…

le capitaine, à Nicolas.

Voilà quelque temps que j’observe tes grimaces. As-tu vraiment l’intention de m’être utile, comme me le feraient croire ces sourires béats, ces mines charitables que vous affectez tous, vous autres puritains ? En ce cas, je te demande de voler ce soir, à la tombée de la nuit, la chaîne de ton maître.

nicolas.

Oh ! je vais m’évanouir !

george.

Caporal, il se dérobe déjà !

le capitaine.

Je sais qu’elle vaut trois cents écus ; et, avec la moitié de cette somme, je puis racheter une existence qui est maintenant détenue en gage par la justice. Si tu refuses de faire cette chose fort aisée, et qui n’est nullement dangereuse, sous prétexte que tu as auprès de ton maître une bonne réputation, c’est la preuve palpable que tu n’attaches aucun prix à mon existence, et que les offres de services, balbutiées confusément par toi, sont des protestations faites uniquement du bout des lèvres, des engagements mort-nés,