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LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

george.

Car, d’après mon plan ultérieur, nous avons plus d’avantage à la faire disparaître momentanément qu’à nous l’approprier tout à fait ; c’est ce que je vous expliquerai… Dès que tu auras la chaîne, tu la porteras par une porte de derrière dans le jardin, tu l’accrocheras bien secrètement dans le massif de romarin, pour quelque temps seulement ; et, grâce à cet inoffensif stratagème, je réussirai à élargir de prison le capitaine. Le chevalier, ton maître, obtiendra son pardon et le délivrera, le capitaine restituera à ton maître la chaîne, et il y aura des deux parts un prodigieux échange de remerciements.

nicolas.

Ce serait magnifique, en vérité. Mais faites-moi savoir comment vous obtiendrez ça.

george.

Oui, il est fort nécessaire que tu le saches, puisque tu dois être employé comme acteur.

nicolas.

Comme acteur ! Oh ! non ! un acteur est un comédien ! Et notre ministre, je puis vous le dire, déblatère formidablement contre les comédiens, parce qu’une fois ils l’ont représenté ivre sur la scène, horriblement ivre, comme il l’est parfois.

le caporal.

Par la messe ! je ne puis l’en blâmer, pauvre gargouille d’église !

george.

Eh bien donc, tu seras employé comme agent.

nicolas.

Oui, c’est ça, c’est ça.

george.

Écoute-moi donc : quand le vieux chevalier, ton maître,