Page:Shakespeare - Œuvres complètes, Laroche, 1842, vol 1.djvu/182

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ACTE TROISIÈME

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Scène I.

La campagne de Frogmore, aux environs de Windsor.
Arrivent SIR HUGUES EVANS et SIMPLE.

EVANS. Dites-moi, je vous prie, serviteur du bon monsieur Nigaudin, qui avez nom Simple, dans quelle direction avez-vous cherché le sieur Caïus, s’intitulant docteur en médecine ?

SIMPLE. Sur la route de Londres, la route du parc, la route du vieux Windsor, partout enfin, excepté sur la route qui conduit à la ville.

EVANS. Je désire véhémentement que vous le cherchiez aussi dans cette direction-là.

SIMPLE. Je vais le faire, monsieur.

EVANS. Dieu me bénisse ! dans quelle colère je suis ! dans quelle agitation d’esprit je me trouve ! S’il s’est joué de moi, j’en serai charmé ! Quelle tristesse j’éprouve ! Je lui briserai ses fioles sur sa tête de cuistre, si jamais j’en trouve l’occasion. Dieu me soit en aide !

Il chante.

Aux bords des murmurantes eaux,
Où mille oiseaux divers chantent leurs madrigaux,
Au milieu du parfum des fleurs fraîches écloses,
Nous viendrons nous asseoir dans la saison des roses.
Aux bords[1]………

Merci de mon âme ! je me sens une grande propension à pleurer.

Il fredonne.

Où mille oiseaux divers chantent leurs madrigaux…
Sur les fleuves de Babylone………
Au milieu du parfum des fleurs fraîches écloses…
Aux bords………

SIMPLE. Je l’aperçois qui vient de ce côté, sir Hugues.

EVANS. Il est le bienvenu.

Aux bords des murmurantes eaux……

Le ciel soit en aide au bon droit ! Quelles armes porte-t-il ?

  1. Ces vers font partie d’un charmant petit poème que les uns attribuent à Marlowe, d’autres à Shakespeare.