Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 5.djvu/474

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mer, où il y a des heures de tourmente pour une minute de calme. Laissez-moi donc vous supplier de différer votre choix pendant un an encore en l’absence du roi. Si, ce terme expiré, il ne revient pas, je supporterai avec patience le joug que vous m’offrez. Si je ne puis vous amener à cette complaisance, allez, en nobles chevaliers et en fidèles sujets, chercher votre prince et les aventures : si vous le trouvez et le faites revenir, vous serez comme des diamants autour de sa couronne.

Premier Seigneur : Il n’y a qu’un fou qui ne cède pas à la sagesse ; et puisque le seigneur Hélicanus nous le conseille, nous allons commencer nos voyages.

Hélicanus : Vous nous aimez alors, et nous vous serrons la main. Quand les grands agissent ainsi de concert, un royaume reste debout.

(Ils sortent.)


Scène V

Pentapolis. Appartement dans le palais.

Entre Simonide lisant une lettre ; les Chevaliers viennent à sa rencontre.

Premier Chevalier : Salut au bon Simonide !

Simonide : Chevaliers, ma fille me charge de vous dire qu’elle ne veut pas avant un an d’ici entrer dans l’état du mariage : ses motifs ne sont connus que d’elle, et je n’ai pu les pénétrer.

Premier Chevalier : Ne pouvons-nous avoir accès auprès d’elle, seigneur ?

Simonide : Non, ma foi ! Elle s’est si bien renfermée dans sa chambre qu’on ne peut y entrer ; elle veut porter pendant un an encore la livrée de Diane : elle l’a juré par l’astre de Cynthie et sur son honneur virginal.

Second Chevalier : C’est avec regret que nous prenons congé de vous.

(Ils sortent.)

Simonide : Les voilà bien congédiés : maintenant voyons la lettre de ma fille. Elle me dit qu’elle veut