Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/138

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136 LES Bouuceoisrs ms wmnson.

mangeur de croûtes ' Je veux lui faire une peur à ne savoir où donner de la tête. Je vous le tiendrai en respect avec ma canne suspendue comme un meteore sur les cornes du cocu. Tu verras, maître Brook, comme je gouvernerai le paysan ; et pour toi, tu auras soin de sa femme.—Reviens me trouver de bonne heure ce soir. Bord est nn gredin, et j’y ajouterai quelque chose de plus ; je te le donne, maître Brook, pour un gredin et un 0 cocu. Reviens me trouver ce soir.

(Falstaff sort.)

Fonn.—Damne pendard de clebauchél le cœur me crève de colère. Qlllûïl vienne me dire encore que cette jalousie est absurde 1-Ma femme lui a envoyé un message ; l’heure est fixee ; Paccord est fait. Qui Paurait pu penser ? Voyez si ce n’est pas l’enfer que d’avoir une femme perfide ! Mon lit sera déshonore, rues coiïres mis au pillage, mon honneur en pièces ; et ce n’est pas le tout que de subir ces infamies outrages, il me faut aecepter d’abominables noms, et cela de la part de celui qui me fait l’affront ! Quels titres ! quels noms ! Appelezmoi Arnaimon ; cela peut se soutenir ; Lucifer, c’est bien ; Barbason, à la bonne heure ; et pourtant ce sont les qualifications du diable, des noms de démons : mais cocu ! cocu complaisant ! Le (liable même n’a pas un nom semblable»-Page est un âne, un âme fieiïe : il veut se fierà sa femme, il ne veut pas être jaloux ! J’aimerais mieux confier mon beurre zt un Flamand, men freinage au prêtre gallois Hugh, mon flacon (Peau-de-vie et un Irlandais, ma haquence zi un fileu pour slaller promener, que ma femme et sa propre garde. Tantôt elle complète, tantôt elle projette, tantôt elle manigance ; et ce qu’elles ont mis dans leur tète, il faut quelles Pexécutent ; elles crèveront plutôt que de ne pas i`€XÉ’Cl.1Î6l'. Le ciel soit loué de m’avoir fait jaloux l-c’est ai onze heures.-Je le préviendrai ; je sui-prendrai ma femme ; je me vengerai de Falstaff, et me rirai de l’âge.—Allons, allons, plutôt

  • ~.

I Salt butter, beurre salé, expression de mépris dont on se sert pour désigner ceux qui manquent des commodités de la. vie. ' u