Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/191

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ACTE v ; scîaivs v. ' 189

mnsrrirr.-J e pense que le diable ne veut pas me voir

damne ; de peur que 1'hui1e contenue dans ma personne ne mette le feu à Tenter ; autrement il ne me traverserait pas ainsi.

(Entrent sir Hugh Evans en satyre, mistriss Quickly et Pis-* tol. Anne Page en reine des fées, accompagnée de son frère et de plusieurs autres jeunes garçons déguisés en fées avec des bougies allumées sur la tête.)

QUIGKLY.-Esprits noirs, gris, verts et blancs qui vous réjouissez au clair de la lune et sous les ombres de la nuit ; enfants sans père 1, entre les mains de qui repose Piinmuable destinée, rendez-vous à votre devoir et remplissez, Vos fonctions. Lutin crieur, faites l’appel des fees. i. i,

Prsron.-Esprits, ' écoutez vos noms, silence, atomes aériensflflrt crt, élance-toi aux cheminées de Windsor, et làÎ où le feu ne sera pas couvert, le foyer point balayé, pince les servantes jusqu’à les rendre violettes comme des mures. Notre rayonnante reine hait les malpropres et la malpropreté.

FALSTAFF, bas, tremblam.-Ce sont des lutins t quiconque leur parle est mort. J e vais fermer les yeux et me coucher à, terre ; leurs œuvres sont interdites à 1'œil de l’homme. I

1 You orphan-herrs of fiœed destmy. Les commentateurs sont demeurés’dans1'embarras sur le sens de ce passage qui ne paraît cependant pas très-difficile ä saisir..Dans les superstitions relatives aux fées, lutins et esprits follets, etc, on attribue it ces êtresïnystérieux tous les effets de ce que nous appelons hasard, tout évée nement qui n’estr pas le résultat d’une prédétermination connue. Ainsi, confondant poétique meñt l’agent avec son action, Shakepeare a pu prendre les fées, les lutins, etc., pour les hasards eux-mêmes, et, dans ce sens, les appeler ofrphams, orphelins, enfants sans père. Ensuite hair, dans la. langue de Shakspeare, signifie pour le moins aussi souvent ; possesseur qu’héritier. il ries : pas douteux que le double sens' du' mot, joint surtout ix celui d’or-i phans (héritiers orphelins), n’ait ici séduit Shakspeare qui ne résiste jamais la cégenre de séduction ; mais il’paraît également clair que, par heirs of fifced destiny, il a entendu ceux entre les mains de qui réside, est déposée Yimmuable destinée ; et, peut-être ici, le vague de l’expression convient-il assez bien au genre d’idées ¿qu’avait arendre le Poëte. ` '