Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/26

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24 LE MARCIIANI) DE VENISE.

LE Pnmcn un manon.-Je vous en rends grâces. se vous prie, conduisez-m’oi zi ces coffres, pour y essayer ma fortune. Par ce cimeterre, qui à Lue le soplii et* un prince de Perse, et qui a gagne trois batailles sur le sultan Solinian, je voudrais, pour t’obtenir, foudroyer de mes regards l'œil le plus farouche, vaincre en bravoure le cœur le plus intrépide de l’univers, arracher les petits ours des mamelles de leur mère ; que dis-je ? insulter au lion rugissant après sa proie. Mais, hélas ! cependant, quand Hercule et Lichas joueront auic des pour décider lequel vaut le mieux des deux, le plus haut point peut sortir de la main la plus faible ;-et voila Hercule vaincu par son page. Et moi, conduit de même par Paveμgle fortune, je* puis manquer ce qu’obtieurlra un moins digne, et en mourir de douleur. pourra.-Il vous en faut courir les chances, et renoncer zi choisir ; ou, avant de choisir, il faut jurer que si vous choisissez mal, vous ne parlerez a l’avenir de mariage à aucune femme. Ainsi, faites bien vos réflexions. ' LE maman un mnoc.-Je m’y soumets : allons, conduisez-moi a la décision de mon sorti.

Fourni ;-Rendons-nous d’abord au temple. Après le diner, vous tirerez votre lot.

LE rumen un nance.-À la fortune, donc, qui va me rendre le plus heureux ou le plus malheureux des hommes !

(Ils sortent.)

SGENE II U

À Venise. — Une rue.

Entre LAÊTCELOT GoBBo.LANCELOT -Surement, ma conscience me permettra de fuir la maison de ce Juif, mon maître. Le diable est al mes trousses, et me tentè en me disant : Gobbo, Lancelot Gobbo, bon Lancelot, ou bon Gobbo, ou bon Lancelot G-obbo, servez-vous de vos jambes ; prenez votre élan, el décmnpez.