Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/278

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274 LE not JEAN.

Église, de la grande métropole, du siège de Rome ; contre lesquels il était si fort révolte. Ainsi, repliez vos étendards menaçants, et adoucissez l’esprit sauvage de la guerre furieuse ; que, comme un lion nourri à la main, elle repose tranquillement aux pieds de la paix, et 11`ait plus rien d’effrayant quel apparence.

Louis.-Il faut que Votre Grandeur me le pardonne, mais je ne retournerai point en arrière. Je suis de trop hou lieu pour appartenir ft personne, pour dire aux ordres comme agent secondaire, comme serviteur utile, comme instrument, de quelque puissance souveraine qui soit au monde : c’est vous quille premier avez, entre ce royaume chzitie et moi rallume de votre soufile les charbons éteint-s de la guerre ; c’est vous qui avez apporte le hois pour nourrir ce feu : il est beaucoup trop grand maintenant pour que le faible vent qui l’a allume puisse Péteindre. Vous m’avez enseigne át voir la justice sous sa véritable face ; vous m’avez instruit de mes droits sur ce royaume. Quoi ! vous seul avez fait entrer dans mon cœur cette entreprise, et vous venez me dire aujourd’hui : « Jean a fait sa paix avec Rome ! » Et que me fait cette paix zi moi " Moi, par les droits de mon lit nuptial, le jeune Arthur mort, je réclame ce pays comme n’appartenant ; et maintenant qu’il est à moitié conquis, il faudra que je recule parce que Jean a fait sa paix avec Rome ! Suis-je l’esclave de Rome ? De quel argent Rome a-t-elle contribue ? quels soldats mla-t-elle fournis 'E quelles munitions n1`a-t-elle envoyées pour aider a cette entreprise ? N’est-ce pas moi qui en porte le fardeau ? Quels autres que moi et ceux qui obéissent au mon appel donnent leurs sueurs à cette cause et soutiennent cette guerre ? N’ai-je pas entendu ces insulaires crier vive le rotlau moment ou je eûtoyais leurs villes ? n’ai-je pas les plus belles cartes dans le jeu pour gagner cette facile partie ou se joue une couronne ? Et il faudra que J’abandonne la mise que fat déjà gagnée ! Non, non, sur mon ame, c’est ce qu’on ne dira jamais. PANDOLPHE.—VOUS ne considérez que les dehors de cette flffitire. ' `

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