Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/348

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346. . R1cu.i1in’i1. *

Que pour ce crime le terrible enfer déclare la guerre zi leurs aimes souillées !

scnoor. -La tendre amitié, je le vois, lorsqu’elle change de nature, produit la plus amère et la plus mortelle haine.-Revoquez vos malédictions sur leurs ames : ils ont fait leur paix en donnant leurs têtes, et non leurs mains ; ceux que vous maudissez ont reçu le coup le plus cruel que puisse frapper la mort, et gisent assez bas ensevelis dans le sein de la terre. Amiante.-Quoi ! Bushy, Green et le comte déWiltshire sont morts ? `

scrtoor.-Oui, ils ont tous perdu la tête à Bristol. Annnnnn.-Ou est le duc mon père avec ses troupes ? nicaiinn.-N’inipo1*te où il est.... Que personne ne me parle fle consolation. Entretenons-nous de tombeaux, de vers, d’épitaphes ; que la poussiere soit notre papier, et que la pluie qui coule de nos yeux écrive notre douleur sur le sein de la terre ; choisissons nos exécuteurs testamentaires, et parlons de testaments. Et cependant non ; car que pourrions-nous léguer sinon nos corps dépouilles ri la terre ? Nos possessions, notre vie, tout appartient à Bolingliroke, et il n’est plus rien que nous puissions dire à nous que la inort, et ce petit moule, fait d’une terre stérile, qui couvre nos os. comme une pâte. Au nom du ciel, asseyons-nous par terre, et racontons les tristes histoires de la mort des rois ; comment quelques-uns ont été déposés, quelques-uns tués zi la guerre, d’autres hantés par les fantômes de ceux qu’ils avaient dépossèdes, d’autres empoisonnée par leurs femmes, d’autres égorges en dormant ; tous assassinés ! La Mort tient sa cour dans le creux de la couronne qui ceint le front mortel d*un roi : c’est là, que siège sa grotesque figure se riant de la grandeur du souverain, insultant sa pompe : elle lui accorde un souffle de vie, une courte scène pour jouer le monarque, être craint et tuer de ses regards, l’enivrant d’unc vaine opinion de lui-mênie comme si cette chair qui sert de rempart ãi notre vie était clluu bronze impénétrable ! Et après s’être amusée un moment, elle en vient au dernier acte, et d’une petite