Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/359

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

- l.$CTE’llI, <SCÈNEIV. -' 357

LE JARDINIER..-IIÎBSÈ déjà vaincu, et il y a toute apparence qu’il sera déposée La nuit dernière il est venu des lettres à un ami intime du bon duc d’York qui annoncent de tristes nouvelles. l.

— LA PllJINE, sortant tlujieu où, elle était cachée.-Oh ! je suis suffoquée jusqu’ti mourir de, mon silence zf- Toi, vieille figure dÿldam, établie pour soigner ces jardins, comment ta langue brutale ose-t-elle redire ces fâcheuses nouvelles ? Quelle Eve, quel serpent t’a suggéré de renouveler ainsi la chute de Phomme maudit “ ? Pourquoi clis-tu que le roi Richard est déposé ? Oses-tu, toi qui ne vaux guère mieux que de la terre, présager sa chute ? Dis-moi, où, quand et comment as-tu appris ces maul vaises nouvelles ? Parle, misérable que tu es. LE JARDINIER.-lsiedanie, pardonnez-moi ; je n’ai guère de plaisir à. répéter ces nouvelles, mais ce que je dis est la vérité. Le roi Richard est entre les mains puissantes de Bolingbroke ; leurs fortunes a tous deux ont été pesées : dans le bassin de votre seigneur il n’y a que lui seul, et quelques frivolités qui le rendent léger, mais dans le bassin du grand Bolingbroke sont avec lui tous les pairs d’Angleterre, et avec ce surpoids il emporte le roi Richard. Rendez-vous 11 Londres, et vous trouverez les choses ainsi : je ne dis que ce que tout «le monde sait. *

LA uE1Nu.fAgile adversité, toi qui marches d’un pied si 1éger, n’est-ce pas a moi qu’appartenait ton message ? Et je suis la dernière à en être informée ? Oh ! tu as soin de me servir la dernière añn que je conserve plus longtemps tes douleurs dans mon sein.-Venez, mes dames ; allons trouver à Londres le roide Londres dans l’infortune.-›- O ciel ! étais-je nee-pour que ma tristesse embellit le triomphe du grand Bolinghroke 'P-Jardinier, pour n’avoir annoncé ces nouvelles de malheur, je voudrais que les plantes que tu greffes ne poussassent jamais. (Elle sort avec ses dames.)

LE JARDINIER. f Pauvre reine ? pour que ta situation n’e1i1pirat pas, je consentirais a ce que mes travaux su-