Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/395

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NOTICE

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DE HENRI IV

Les commentateurs donnent à ces deux pièces le titre de comédies ; et en effet, bien que le sujet appartienne à la tragédie, l’intention en est comique. Dans les tragédies de Sbakspeaïre, le comique naît quelquefois spontanément de la situation des personnages introduits pour le service de l’action tragique ; ici non-seulement une partie de l’action roule absolument sur des personnages de comédie ; mais encore la plupart de ceux que leur rang, les intérêts dont ils s’occuà peut et les dangers auxquels ils s’exposent pourraient élever ti la dignité de personnages tragiques, sont présentés sous l’a§ pect qui appartient à la comédie, par le côté faible ou bizarre de leur nature. Uimpétuosité presque pilérile du bouillant flotspur, la brutale originalité de son bon sens, cette humeur d’un soldat contre tout ce qui veut retenir un instant ses pensées hors du cercle des intérêts auxquels il a dévoué sa vie, donnent lieu ti des scènes extrêmement piquantes. Le Gallois Glendower, glorieux, fanfaron, charlatan en même temps que brave, qui tient tête L1 flotspur tant que celui-ci le menace ou le contrario, mais qui cède et se retire aussitôt qu’une plaisanterie vient alarmer son amour-propre parla crainte du ridicule, est/une conception vraiment comique. Il n’y a pas jusqu’aux trois ou quatre paroles que prononce Douglas qui n’aient aussi leur nuancede fanfaronnade. Aucun de ces trois courages ne s’exprime de même ; mais tout cède ii celui de Hotspur, auquel la teinte comique qu’a reçue son caracf