Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/92

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90 LE MARCHAND DE VENISE.

Bassamo.-Non, mais ecoute-moi. Pardonne-moi cette faute, et je jure sur mon âme de ne jamais violer aucun des serments que je t’au1-ai faits. IANTONIO, ât Portée.-.Fai une fois engagé mon corps pour la fortune de mon ami ; j’etais perdu sansle secours de celui qui a la-bague : j’ose m’engager encore une fois, et répondre sur mon ame que votre époux ne violera jamais volontairement sa foi.

roarm.-Servez-lui donc de caution l donnez-lui cette autre bague, et recommandez-lui de la garder mieux qiîåï la première.

AN’roN1o.- Tenez, seigneur Bassanio, jurez de garder cette bague.

mssamo.-Par le ciel ! c’est celle que j’ai donnée au docteur.

Porrrra. — Je la tiens de lui. Pardonnez-moi, Bassanio ; pour cette bague, le docteur a passe la nuit avec moi. A

NÉRISSA. EXCl1SGZ-ITIOÎ aussi, mon aimable Gratiane ; ce chetif petit garçon, le clerc du docteur, en retour de cet anneau, a couche avec moi la nuit dernière. GBA’I`IANO.-Vlïlllllôllt, c’est comme si l’on raccommodait les grands chemins en été, ou ils n’en ont pas besoin. Quoi ! serions-nous déjà cocus avant de mériter de Petre ?

ron-rn..-Alloiis, pas de grossièretés.-Vous êtes tous confondus. Prenez cette lettre ; lisez-la ât votre loisir : elle vient de Padoue, de Bellario ; vous y apprendrez que Portia. était le docteur, etNerissa son clerc. Lorenzo vous attestera que je suis partie c1*ici presque aussitôt que vous. Je ne suis même pas encore rentrée chez n1oi.-Antonio, vous êtes le bienvenu..Fai en réserve pour vous de meilleures nouvelles que vous n’en attendez. Ouvrez promptement cette lettre ; vous y verrez que trois de vos vaisseaux, richement chargés, viennent d’arriver et bon port. Vous ne saurez pas par quel étrange événement cette lettre m’est tombes dans les mains. (Elle lui donne la lettre.)

mromo.—J e demeure muet