Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 7.djvu/169

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Alix. — Les ongles ? Nous les appelons de nails.

Catherine. — De nails. Écoutez ; dites-moi si je parle bien : de hand, de fingres, de nails.

Alix. — C’est bien dit, madame ; c’est du fort bon anglais.

Catherine. — Dites-moi l’anglais pour le bras ?

Alix. — De arm, madame.

Catherine. — Et le coude ?

Alix. — De elbow.

Catherine. — De elbow. Je fais la répétition de tous les mots que vous m’avez appris jusqu’à présent.

Alix. — C’est trop difficile, madame, je pense.

Catherine. — Excusez-moi, Alix. Écoutez ; De hand, de fingres, de nails, de arm, de bilbow.

Alix. — De elbow, madame.

Catherine. — O seigneur Dieu ! je m’oublie ; de elbow. Comment appelez-vous le cou ?

Alix. — De nick, madame.

Catherine. — De nick ? Et le menton ?

Alix. — De chin.

Catherine. — De jin ? Le cou, de nick, le menton, de jin.

Alix. — Oui : sauf votre honneur, en vérité, vous prononcez les mots aussi droit que les natifs d’Angleterre.

Catherine. — Je ne doute point d’apprendre par la grâce de Dieu, et en peu de temps.

Alix. — N’avez-vous pas déjà oublié ce que je vous ai enseigné ?

Catherine. — Non, je vous le réciterai promptement, de hand, de fingres, de mails.

Alix. — De nails, madame.

Catherine. — De nails, de arm, de ilbow.

Alix. — Sauf votre honneur, de elbow.

Catherine. — Aussi dis-je de elbow, de neck et de chin. Comment appelez-vous les pieds et la robe ?

Alix. — De foot, madame, et de coun.

Catherine. — De foot, de coun[1] ? O seigneur Dieu ! ce sont des mots d’un son mauvais, corruptible, grossier et im-

  1. The gown, la robe, et cætera.