Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 7.djvu/183

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Le Duc d’Orléan. — Oh ! pardieu ! oui ; voilà d’excellents chiens qui vont se jeter les yeux fermés dans la gueule d’un ours, qui leur écrase la tête d’un coup de dent comme des pommes cuites. C’est comme si vous disiez que c’est une mouche bien courageuse que celle qui ose aller prendre son déjeuner sur les lèvres d’un lion.

Le connétable. — Précisément : vous avez raison, et les hommes de ce pays-là ressemblent aussi un peu à leurs dogues dans leur manière lourde et pesante d’attaquer, et de laisser leur esprit avec leurs femmes ; car donnez-leur bien à mâcher de grosses tranches de boeuf, et puis fournissez-les de fer et d’acier, ils dévoreront comme des loups, et se battront comme des diables.

Le Duc d’Orléan. — Oui, mais ces pauvres Anglais sont diablement à court de boeuf.

Le connétable. — Eh bien, s’il en est ainsi, vous verrez que demain ils n’auront d’appétit que pour manger, et point du tout pour se battre : allons, il est temps de nous armer. Irons-nous nous équiper ?

Le Duc d’Orléan. — Il est deux heures. — Eh bien, avant qu’il en soit dix, nous aurons chacun une centaine d’Anglais.

(Ils partent.)

FIN DU TROISIÈME ACTE.