Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 8.djvu/119

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contre le sein de son maître. Ainsi tombe de tout son poids sur ma tête la malédiction de Marguerite. Lorsqu’il brisera ton cœur de douleur, me disait-elle, souviens-toi que Marguerite te l’a prédit.― Allons, conduisez-moi à ce honteux échafaud. L’injustice recueille l’injustice, et l’infamie est payée par l’infamie.

(Buckingham sort avec le shérif et les gardes.)


Scène 2

Une plaine près de Tamworth.

Entrent avec des tambours et des drapeaux Richmond, Ford, sir James Blunt, sir Walter Herbert, et autres avec des troupes en marche.

Richmond. ― Mes compagnons d’armes et mes bien chers amis, froissés sous le joug de la tyrannie, nous voici parvenus sans obstacle jusque dans le sein de l’Angleterre ; et nous recevons ici de notre père Stanley une lettre bien propre à nous soutenir et à nous encourager. Le sanguinaire usurpateur, l’infâme sanglier qui a ravagé vos récoltes de l’été et vos vignes fertiles, et va jusque dans vos entrailles, dont il a fait son auge, engloutir, comme l’eau immonde dont il se nourrit, votre sang encore fumant, cet odieux pourceau est, à ce que nous apprenons, gîté au centre de cette île, près de la ville de Leicester ; de Tamworth jusque-là nous n’avons qu’un jour de marche. Au nom de Dieu, courageux amis, allons d’un cœur allègre, dans les sanglants hasards d’un combat dangereux, mais unique, recueillir la moisson d’une paix éternelle.

Oxford. ― La conscience de notre droit vaut en chacun de nous mille épées, pour combattre ce sanguinaire homicide.

Herbert― Je ne doute pas que ses amis ne l’abandonnent pour se joindre à nous.

Blunt. ― Il n’a d’amis que ceux que retient la crainte, et qui l’abandonneront au moment où il aura le plus besoin de leur secours.