Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 8.djvu/161

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ACTE I, SCÈNE IV.


gracieusement.) Une noble compagnie !… Que désirent-ils ? LE CHAMBELLAN.—Comme ils ne parlent pas anglais, ils m’ont prié de dire à Votre Grâce qu’instruits par la renommée que cette assemblée si noble et si belle devait se réunir ici ce soir, ils n’ont pu moins faire, vu la grande admiration qu’ils portent à la beauté, que de quitter leurs troupeaux, et de demander, sous vos favorables auspices, la permission de voir ces dames, et de passer une heure de divertissement avec elles. WOLSEY.—Dites-leur, lord chambellan, qu’ils ont fait beaucoup d’honneur à mon humble logis ; que je leur en rends mille actions de grâces, et les prie d’en user à leur plaisir.

(On choisit les dames pour danser ; le roi choisit Anne Boulen.)

LE ROI HENRI.—C’est la plus belle main que j’aie touchée de ma vie ! O beauté, je ne t’avais pas connue jusqu’à ce jour.

(La musique joue : la danse commence.)

WOLSEY., au chambellan—Milord ? LE CHAMBELLAN.—Votre Grâce ? WOLSEY.—Je vous prie, dites-leur de ma part qu’il pourrait y avoir quelqu’un dans leur compagnie, dont la personne serait plus digne que moi de la place que j’occupe, et à qui, si je le connaissais, je la remettrais, et lui offrirais en même temps l’hommage de mon attachement et de mon respect. LE CHAMBELLAN.—J’y vais, milord.

(Le chambellan aborde les masques, et revient un moment après.)

WOLSEY.—Que vous ont-ils dit ? LE CHAMBELLAN.—Ils conviennent tous qu’il y a en effet parmi eux une telle personne ; mais ils voudraient que Votre Grâce la devinât ; elle le permet. WOLSEY..—Voyons donc. (Il quitte son siége d’honneur.) Avec votre permission à tous, cavaliers.—C’est ici que je fixe mon choix, et je le crois royal. LE ROI HENRI.—Vous avez deviné, cardinal.—Vous