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ACTE II, SCÈNE II.

me préserve qu’il en soit autrement. Cardinal, je te prie, fais-moi venir mon nouveau secrétaire, Gardiner ; il est propre à cette commission.

(Wolsey sort.)
(Rentre Wolsey avec Gardiner.)

WOLSEY. — Donnez-moi la main ; je vous souhaite beaucoup de bonheur et de faveur : vous êtes maintenant au roi. GARDINER, à part. — Pour rester aux ordres de Votre Grâce, dont la main m’a élevé. LE ROI HENRI. — Approchez, Gardiner.

(Il lui parle bas.)

CAMPEGGIO. — Milord d’York, n’était-ce pas un docteur Pace, qui avait auparavant cette place ? WOLSEY. — Oui, c’était lui. CAMPEGGIO. — Ne passait-il pas pour un savant homme ? WOLSEY. — Oui, certainement. CAMPEGGIO. — Croyez-moi, il s’est élevé sur votre compte une opinion qui ne vous est pas favorable, lord cardinal. WOLSEY. — Comment ! sur moi ? CAMPEGGIO. — On ne manque pas de dire que vous avez été jaloux de lui ; et que, craignant qu’il ne s’élevât par son rare mérite, vous l’avez toujours tenu étranger aux affaires, ce qui l’a tant affecté, qu’il en a perdu la raison, et qu’il en est mort. WOLSEY. — Que la paix du ciel soit avec lui ! C’est tout ce qu’un chrétien peut faire pour son service. Quant aux vivants qui tiennent des propos, il y a pour eux des lieux de correction. — C’était un imbécile qui voulait à toute force être vertueux. — Pour cet honnête garçon qui le remplace, dès que je le commande il suit mes ordres à la lettre. Je ne veux pas avoir si près du roi des gens d’une autre espèce. Retenez bien ceci, frère, il ne faut pas nous laisser contrarier par des subalternes. LE ROI HENRI, à Gardiner. — Exposez cela à la reine avec douceur. (Gardiner sort.) Le lieu le plus convenable que je puisse imaginer, pour la réunion de tant de science, c’est Black-Friars. C’est là que vous vous assemblerez