Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 8.djvu/78

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n’entendait parler que de sa maison, dont l’enseigne portait ce nom. Ensuite insistez sur ses abominables débauches, et la brutalité de ses penchants inconstants, qui s’étendaient jusqu’à leurs servantes, leurs filles, leurs femmes, partout où son œil lascif et son cœur dévorant s’arrêtaient pour chercher une proie. De là vous pouvez, dans un besoin, ramener le discours sur ma personne.― Dites-leur que, lorsque ma mère devint grosse de cet insatiable Édouard, le duc d’York, mon illustre père, était occupé dans les guerres de France ; et qu’en faisant une supputation exacte des dates, il reconnut évidemment que l’enfant ne lui appartenait pas ; vérité confirmée encore par sa physionomie, qui n’avait aucun des traits du noble duc mon père ; cependant touchez cela légèrement, et comme en passant, car vous savez, milord, que ma mère vit encore.

Buckingham. ― Reposez-vous sur moi, milord ; je vais parler avec autant d’éloquence que si la brillante récompense qui fait l’objet de mon plaidoyer devait être pour moi-même ; et sur ce, adieu, milord.

Glocester. ― Si vous réussissez, amenez-les au château de Baynard ; vous m’y trouverez vertueusement entouré de révérends pères et de savants évêques.

Buckingham. ― Je pars ; et comptez que vers les trois ou quatre heures, vous recevrez des nouvelles de ce qui se sera passé à Guild-Hall.

(Buckingham sort.)

Glocester. ― Lovel, allez chercher promptement le docteur Shaw.― Et vous, Catesby, amenez-moi le moine Penker. Dites-leur de venir me trouver avant une heure d’ici, au château de Baynard. (Lovel et Catesby sortent.) Je vais rentrer. Il faut que je donne des ordres secrets pour mettre hors de vue cette petite race de Clarence, et recommander qu’on ne souffre pas que personne au monde approche les princes.

(Ils sortent.)