Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1863, tome 8.djvu/79

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Scène 6

Une rue de Londres.

Entre un clerc.

Le Clerc.― Voilà les chefs d’accusation intentés contre ce bon lord Hastings, grossoyés dans une belle écriture à main posée, pour être lus tantôt publiquement dans l’église de Saint-Paul ! Et remarquez comme tout cela est d’accord ! ― J’ai employé onze heures entières à les mettre au net ; car ce n’est que d’hier au soir que Catesby me les a envoyés ; l’original avait coûté au moins autant de temps à rédiger, et pourtant il n’y a pas cinq heures que Hastings vivait encore, et sans avoir été ni accusé, ni interrogé, en pleine liberté. Il faut avouer que nous sommes dans un joli monde ! ― Qui serait assez stupide pour ne pas voir ce grossier artifice ? Et cependant qui serait assez hardi pour avoir le courage de ne pas dire qu’il ne le voit pas ? Le monde est mauvais ; et tout est perdu sans ressource, quand il faut, en voyant de pareilles actions, se contenter de penser.

(Il sort.)


Scène 7

Toujours à Londres.― La cour du château de Baynard.

Glocester. ETBuckingham. entrent par différents côtés.

Glocester. ― Eh bien ? eh bien ? Que disent nos bourgeois ?

Buckingham. ― Par la sainte Mère de notre Sauveur, les bourgeois ont la bouche close, et ne disent pas un mot !