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ACTE III, SCÈNE III.

Gonzalo.

Au nom de ce qui est saint, seigneur, pourquoi restez-vous ainsi, le regard fixe et effrayé ?

Alonzo.

Ô c’est horrible ! horrible ! il m’a semblé que les vagues avaient une voix et m’en parlaient. Les vents le chantaient autour de moi ; et le tonnerre, ce profond et terrible tuyau d’orgue, prononçait le nom de Prospero, et de sa voix de basse récitait mon injustice. Mon fils est donc couché dans le limon de la mer ! J’irai le chercher plus avant que jamais n’a pénétré la sonde, et je reposerai avec lui dans la vase.

(Il sort.)
Sébastien.

Un seul démon à la fois, et je vaincrai leurs légions.

Antonio.

Je serai ton second.

(Ils sortent.)
Gonzalo.

Ils sont tous trois désespérés. Leur crime odieux, comme un poison qui ne doit opérer qu’après un long espace de temps, commence à ronger leurs âmes. Je vous en conjure, vous dont les muscles sont plus souples que les miens, suivez-les rapidement, et sauvez-les des actions où peut les entraîner le désordre de leurs sens.

Adrian.

Suivez-nous, je vous prie.

(Ils sortent.)


FIN DU TROISIÈME ACTE.