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ACTE III, SCÈNE III.

Lépide.

Que tous les astres du firmament éclairent votre route !

César, embrasse sa sœur.

Adieu, adieu !

Antoine.

Adieu !

(Ils partent au son des trompettes.)



Scène III

Alexandrie. — Appartement du palais.
Entrent CLÉOPÂTRE, CHARMIANE, IRAS, ALEXAS.
Cléopâtre.

Où est ce messager ?

Alexas.

Il a un peu peur de paraître devant vous.

Cléopâtre.

Qu’il vienne, qu’il vienne… (Le messager paraît.) Approche.

Alexas.

Grande reine, Hérode de Judée n’oserait lever les yeux sur Votre Majesté que lorsque vous êtes satisfaite.

Cléopâtre.

Je veux un jour avoir la tête de cet Hérode ; mais quoi ! depuis qu’Antoine est parti, qui pourrais-je charger de me l’apporter ? — Approche-toi.

Le messager.

Très-gracieuse reine…

Cléopâtre.

As-tu vu Octavie ?

Le messager.

Oui, redoutable reine.

Cléopâtre.

Où ?

Le messager.

À Rome, madame. Je l’ai regardée en face, et je l’ai vue marcher entre son frère et Marc-Antoine.

Cléopâtre.

Est-elle aussi grande que moi[1] ?

Le messager.

Non, madame.

Cléopâtre.

L’as-tu entendue parler ? A-t-elle la voix aiguë ou basse ?

Le messager.

Madame, je l’ai entendue parler ; elle a la voix basse.

  1. Cette scène est une allusion évidente aux questions adressées par Élisabeth à sir James Melvil sur la malheureuse Marie Stuart ; en consultant les Mémoires de sir James Melvil on s’apercevra que ce rapprochement n’est pas imaginaire.