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ANTOINE ET CLÉOPÂTRE.



Scène VI

Le camp de César devant Alexandrie.
Fanfares. CÉSAR entre avec AGRIPPA, ÉNOBARBUS, et autres.
César.

Agrippa, marche en avant, et engage le combat. Notre volonté est qu’Antoine soit pris vivant ; instruis-en nos soldats.

Agrippa.

J’y vais, César.

César.

Enfin le jour de la paix universelle est proche. Si cette journée est heureuse, l’olivier va croître de lui-même dans les trois parties du monde.

(Entre un messager.)
Le messager.

Antoine est arrivé sur le champ de bataille.

César.

Va ; recommande à Agrippa de placer à l’avant-garde de notre armée ceux qui ont déserté, afin qu’Antoine fasse tomber en quelque sorte sa fureur sur lui-même.

(César et sa suite sortent.)
Énobarbus.

Alexas s’est révolté : il était allé en Judée pour les affaires d’Antoine ; là il a persuadé au puissant Hérode d’abandonner son maître et de pencher du côté de César ; et pour sa peine César l’a fait pendre. — Canidius et les autres officiers qui ont déserté ont obtenu de l’emploi, mais non une confiance honorable. — J’ai mal fait, et je me le reproche moi-même, avec un remords si douloureux qu’il n’est plus désormais de joie pour moi.

(Entre un soldat d’Antoine.)
Le soldat.

Énobarbus, Antoine vient d’envoyer sur tes pas tous tes trésors, et de plus des marques de sa générosité. Son messager m’a trouvé de garde, et il est maintenant dans ta tente, où il décharge ses mulets.

Énobarbus.

Je t’en fais don.

Le soldat.

Ne plaisante pas, Énobarbus, je te dis la vérité. Il serait à propos que tu vinsses escorter le mes-