Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1864, tome 2.djvu/326

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notre navire secourable fut fendu par le milieu ; de sorte que, dans cet injuste divorce, la fortune nous laissa à tous deux de quoi nous réjouir et de quoi pleurer. La moitié qui la portait, la pauvre infortunée, et qui paraissait chargée d’un moindre poids, mais non d’une moindre douleur, fut poussée avec plus de vitesse devant les vents : et ils furent recueillis tous trois à notre vue par des pêcheurs de Corinthe, à ce qu’il nous sembla. À la fin, un autre navire s’était emparé de nous ; les gens de l’équipage, venant à connaître ceux que le sort les avait amenés à sauver, accueillirent avec bienveillance leurs hôtes naufragés : et ils seraient parvenus à enlever aux pêcheurs leur proie, si leur vaisseau n’avait pas été mauvais voilier ; ils furent donc obligés de diriger leur route vers leur patrie.—Vous avez entendu comment j’ai été