Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1864, tome 2.djvu/385

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DROMIÔ d’Éphèse.—-Et moi avec lui.

ANTIPHOLUS d’Éphèse.—Conduit dans cette ville par le célèbre duc Ménaphon, votre oncle, ce guerrier si fameux.

ADRIANA.—Lequel des deux a dîné avec moi aujourd’hui ?

ANTIPHOLUS de Syracuse.—Moi, ma belle dame.

ADRIANA.—Et n’êtes-vous pas mon mari ?

ANTIPHOLUS d’Éphèse.—Non, à cela je dis non.

ANTIPHOLUS de Syracuse.—Et j’en conviens avec vous ; quoiqu’elle m’ait donné ce titre….., et que cette belle demoiselle, sa sœur, que voilà, m’ait appelé son frère.—Ce que je vous ai dit alors, j’espère avoir un jour l’occasion de vous le prouver, si tout ce que je vois et que j’entends n’est pas un songe.

ANGELO.—Voilà la chaîne, monsieur, que vous avez reçue de moi.

ANTIPHOLUS de Syracuse.—Je le crois, monsieur ; je ne le nie pas.

ANTIPHOLUS d’Éphèse, à Angelo.—Et vous, monsieur, vous m’avez fait arrêter pour cette chaîne.

ANGELO.—Je crois que oui, monsieur ; je ne le nie pas.

ADRIANA, à Antipholus d’Éphèse.—Je vous ai envoyé de l’argent, monsieur, pour vous servir de caution par Dromio ; mais je crois qu’il ne vous l’a pas porté.

(Désignant Dromio de Syracuse.)

DROMIÔ de Syracuse.—Non, point par moi.

ANTIPHOLUS de Syracuse.—J’ai reçu de vous cette bourse de ducats ; et c’est Dromio, mon valet, qui me l’a apportée : je vois à présent que chacun de nous a rencontré le valet de l’autre, j’ai été pris pour lui, et lui pour moi ; et de LA sont venues ces Méprises.

ANTIPHOLUS d’Éphèse.—J’engage ici ces ducats pour la rançon de mon père, que voilà.

LE DUC.—C’est inutile, je donne la vie à votre père.

LA COURTISANE, à Antipholus d’Éphèse.—Monsieur, il faut que vous me rendiez ce diamant.

ANTIPHOLUS d’Éphèse.—Le voilà, prenez-le, et bien des remerciements pour votre bonne chère.

L’ABBESSE.—Illustre duc, veuillez prendre la peine