Son amour pour toi l’a rendu fou ! — Çà, lui avez-vous adressé récemment des paroles maussades ?
J’ai repoussé ses lettres, refusé ses présents, — comme vous me l’aviez ordonné.
Eh bien ! voilà ce qui l’a rendu fou ! — Par le ciel ! c’est le propre de notre âge, — de voir trop loin, comme c’est le propre de la jeunesse — de se livrer, à ses caprices. Ah ! je suis fâché — d’avoir été si exagéré ; mais quel remède ? — Allons trouver le roi. Cette folie n’est peut être, — dans son égarement passager, qu’un amour plus vrai pour toi.
Très-nobles amis, que notre cher cousin Hamlet — a perdu tout à fait son bon sens, — cela est très-vrai, et nous en sommes bien affligés pour lui. — Nous vous demandons en conséquence, au non de l’intérêt — que vous lui portez et de la grande affection que nous avons pour vous, — de tâcher d’arracher de lui — la cause et les motifs de son dérangement. — Faites cela, le roi de Danemark vous sera reconnaissant.