Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/136

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— que je prenais tout simplement pour un caprice futile, — il a été immédiatement pris de mélancolie, puis d’inappétence, puis d’égarement, — puis de tristesse, puis de folie, — et en conséquence de la faiblesse du cerveau, — de cette frénésie qui le possède maintenant. Et, si cela n’est pas vrai (montrant sa tête et ses épaules), séparez ceci de cela.
LE ROI.

Pensez-vous qu’il en soit ainsi ?

CORAMBIS.

Comment ? ainsi ! monseigneur. Je voudrais bien savoir — quand il m’est arrivé de dire : cela est, positivement, — lorsque cela n’était pas. — Non ! pourvu que les circonstances me guident, — je découvrirai toujours une chose, fût-elle cachée — à la profondeur du centre de la terre.

LE ROI.

Mais comment vérifier ce que tu dis ?

CORAMBIS.

Pardieu, monseigneur, comme ceci : — La promenade du prince est ici, dans la galerie ; — qu’Ofélia s’y promène jusqu’à ce qu’il arrive. — Vous et moi, nous nous tiendrons à portée dans le cabinet. — Là vous entendrez le secret de son cœur ; — et si c’est autre chose que de l’amour, — que mon jugement soit déclaré faillible à l’avenir.

LE ROI.

Tenez, le voici qui vient versant sa pensée sur un livre.

Entre Hamlet.
CORAMBIS, à la reine.

Madame, plairait-il à votre grâce — de nous laisser ici ?