Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1865, tome 1.djvu/152

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ne pouvons pas découvrir la véritable cause — de son dérangement. En conséquence, — j’ai trouvé une bonne idée, si elle vous convient ; — sinon, elle n’est pas bonne. La voici.
LE ROI.

Qu’est-ce, Corambis ?

CORAMBIS.

Pardieu ! voici, monseigneur. Après le spectacle, — que madame l’envoie vite chercher pour lui parler, — et moi ; je me tiendrai derrière la tapisserie. — Là, qu’elle lui demande la cause de toute sa douleur, — et alors l’amour filial lui fera tout dire. — Monseigneur, que pensez-vous de ça ?

LE ROI.

Cela ne nous déplaît pas. Gertrude, qu’en dites-vous ?

LA REINE.

Très-volontiers. Je l’enverrai chercher aussitôt.

CORAMBIS.

Et moi-même je serai cet heureux messager. — J’espère qu’il lui révélera son mal.

Tous sortent.

SCÈNE IX.
[La grand’salle du château.]
Entrent Hamlet et les Comédiens.
HAMLET.

Prononcez-moi cette tirade, légèrement, — comme je vous l’ai appris ; morbleu ! ne la braillez pas, comme font beaucoup de vos acteurs. — J’aimerais mieux entendre un taureau mugir mes vers — qu’un de ces gens-là les déclamer. — Ne sciez pas l’air ainsi avec votre bras. —